Bonjour à tous, je suis Ghita, étudiante à l’ENS. C’est durant mes stages en startups et en VC que j’ai eu envie de créer First-time Founders, un média qui décrypte les dernières tendances dans la tech, le monde du VC et l’entrepreneuriat.
Bonjour à tous !
Je suis Ghita et bienvenue dans la deuxième édition de la newsletter First-time Founders, le média qui démocratise l’entrepreneuriat et la tech.
Deux fois par mois, je propose à mes lecteurs une immersion au sein de l’écosystème tech et entrepreneurial avec des analyses sectorielles, des focus métiers, des réflexions autour de l’entrepreneuriat et bien plus encore.
Let’s go!
Au sommaire cette semaine, je vous propose une immersion dans le monde des néobanques pour adolescents avec :
🎤L’épisode 10 de First-time Founders avec Amine Bounjou, cofondateur et COO de Kard, la néobanque pour adolescents qui cartonne
📰Les actualités de la French Tech avec avec Kard, Mirakl et les nouvelles du fondateur de Spotify
👩💻Une analyse approfondie du segment des néobanques pour adolescents :
Pourquoi les adolescents ont-ils besoin de services financiers ?
L’offre des néobanques pour adolescents
Les acteurs qui participent à la bancarisation des ados (mapping)
Quels défis doivent relever ces néobanques ?
First-time Founders : L’épisode 10 est en ligne !
Pour cet épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Amine Boujou, le COO et confondateur de Kard.
Kard est une néobanque destinée aux adolescents.
De son enfance au Maroc à Kard en passant par du M&A chez Goldman Sachs, vous saurez tout de son parcours !
Amine nous donne tous les conseils à suivre pour monter une entreprise et nous parle de son expérience d’entrepreneur, entre lancement, levée de fonds et recrutement.
What’s up French Tech ?
Kard : La néobanque pour adolescents vient de boucler un tour de table de 3 millions d’euros cette semaine auprès de Founders Future, le venture studio de Marc Menasé et de business angels. Avec ce nouveau financement, Kard fait évoluer son modèle avec le lancement d’une offre payante et le déploiement de nouvelles fonctionnalités pour les adolecents et d’une nouvelle application pour les parents.
Mirakl : Mirakl signe la plus grosse levée de fonds de la French Tech et devient une licorne. L’éditeur français de solutions de plateformes a annoncé mardi un tour de table de 300 millions de dollars auprès de Permira, 83North, Bain Capital Ventures, Elaia Partners et Felix Capital et qui permet à l’entreprise d’être valorisée à 1,5 milliards de dollars. Cette levée de fonds doit permettre à Mirakl de recruter de nouvelles personnes et de se déployer à l’étranger.
Le fondateur de Spotify va investir 1 milliard dans la tech européenne : Avec cet argent, Daniel EK a précisé qu’il voulait financer des innovations de rupture dans les secteurs de la santé, de l’éducation, du machine learning et des biotechnologies. Évoquant sa frustration de voir de nombreuses entreprises tech rachetées par des géants américains, Daniel Ek a défendu une vision européenne de l’écosystème.
Immersion de la semaine : Les néobanques pour adolescents
Les ados : nouvelle cible des néobanques
Si dans le passé l’activité financière des enfants et des adolescents était nettement inférieure à celle des adultes, aujourd’hui avec l’augmentation des achats en ligne et le transfert de pouvoir d’achat des parents vers les enfants, les adolescents dépensent de plus en plus d’argent. Ainsi, on estime qu’un adolescent américain dépense environ 2600 dollars par an et influence les dépenses de ses parents de l’ordre de 5000 dollars.
Toutefois, la Génération Z n’est que très faiblement bancarisée. Pour l’heure seuls 15% des adolescents sont bancarisés en France. Une population qui se limite souvent à une simple carte de retrait.
Les banques traditionnelles ont quasiment abandonné cette population qui ne serait absolument pas rentable.
Pourtant, depuis quelque temps, nous assistons à la création de banques en ligne d’un tout nouveau genre. Ces néobanques comme Kard, Xaalys, PixPay ou encore Vybe ont décidé de créer des offres sur-mesure destinées aux adolescents et aux enfants. Leur credo ? Proposer à ces ados un compte courant couplé à une carte bancaire, agrémenté d’une application mobile pour gérer le tout depuis leur smartphone. Proposer aussi à leurs parents une application dédiée pour suivre les dépenses de leurs enfants et recharger leurs comptes.
Comment peut-on expliquer l’apparition de ces nouveaux acteurs sur le marché ? Pourquoi ciblent-ils à cette tranche très particulière de la population ? Et quels défis doivent-ils relever ?
Plongeons ensemble dans l’univers des néobanques pour adolescents.
Pourquoi les adolescents ont-ils besoin de services financiers ?
Avec l’essor des smartphones et des sites d’ecommerce, les adolescents ont plus facilement accès à la consommation et aux achats.
Toutefois, avec la réduction du cash, la capacité des adolescents à participer à l’économie a fortement diminué. Le fait de recevoir de l’argent de poche en espèces ne leur permet pas de faire du shopping en ligne. Ils sont donc contraints d’utiliser la carte de crédit de leurs parents.
Pour les parents, c’est un véritable casse-tête. Leurs données bancaires peut être usurpées, ils ne peuvent pas contrôler les achats de leurs enfants sur internet et surtout, ils ne peuvent pas leur attribuer un budget et suivre leurs dépenses tous les mois.
Les jeunes veulent être financièrement responsables et indépendants
Les parents veulent avoir l’esprit tranquille
Les néobanques pour adolescents s’attaquent à ce problème.
L’offre des néobanques pour adolescents
Toutes proposent une carte de paiement et des fonctionnalités plus ou moins similaires (suivi du solde en temps réel, notifications, budgétisation…). Les parents peut également utiliser l’application pour transférer de l’argent instantanément à leurs adolescents, suivre leurs dépenses et bloquer les achats sur certains types de marchands.
Certaines néobanques proposent également aux parents de fixer des objectifs d’épargne pour leurs enfants ou de leur apprendre à investir de petites sommes d’argent.
Ce qui différencie ces néobanques des banques traditionnelles qui proposent également une offre destinée aux adolescents est l’expérience utilisateur : la Generation Z est née avec Internet. Les jeunes souhaitent avoir une expérience bancaire entièrement en ligne avec des applications qui leurs ressemblent et qui s’apparentent en terme de UX aux réseaux sociaux.
Les acteurs sur le marché de la bancarisation des adolescents
Les banques traditionnelles
Plusieurs banques traditionnelles offrent des solutions bancaires pour les adolescents. Ces offres destinées aux jeunes sont souvent gratuites, comme chez LCL, BNP Paribas ou encore Société Générale. Si les parents se tournent généralement vers leur propre banque pour ouvrir un compte pour leurs enfants, des offres bien à part leur sont aujourd’hui dédiées mais se limitent souvent à une simple carte de retrait.
Les banques en ligne
Les banques en ligne ont bien compris l’enjeu de fidéliser les jeunes d’aujourd’hui pour les années à venir. Les tendances actuelles montrent que la plupart des clients s’en tiennent à leur première banque pour la vie. Proposer une offre pour les jeunes présente donc un avantage évident à long terme.
Monabanq propose par exemple une offre “compte chèque jeune” pour les adolescents à partir de 16 ans. L’adolescent peut opter pour une carte de retrait ou une carte de paiement.
Boursorama a elle aussi son offre pour adolescents, l’offre Kador 100% mobile. Toutefois, elle n’est disponible que si les parents sont déjà clients de Boursorama. Elle comprend une carte bancaire et une application pour gérer le compte. Les parents peuvent également contrôler les dépenses de leurs enfants via leur espace Boursorama Banque.
Revolut a également lancé une offre pour les moins de 18 ans. Les parents peuvent recharger instantanément les comptes de leurs enfants et suivre leurs dépenses. Les utilisateurs de Revolut Junior sont transférés sur la plateforme bancaire principale à leurs 18 ans.
Les néobanques pour adolescents
Il en existe 4 en France : Kard, Xaalys, PixPay et Vybe
Quels défis ces néobanques doivent-elles relever ?
La rentabilité
Si les banques traditionnelles ont abandonné les jeunes, c’est aussi parce que cette cible n’est pas rentable.
👉 Kard, PixPay et Xaalys proposent des abonnements entre 2,99 et 4,99 euros pour accéder à leurs services. Mais à ces prix là, il faudrait un volume d’utilisateurs très élevé pour espérer être rentable.
👉 Dans le même temps, acquérir ces jeunes clients n’est pas gratuit. Les néobanques doivent séduire à la fois les adolescents et leurs parents qui sont les payeurs. Pixpay indique que son coût d’acquisiton s’élève à une vingtaine d’euros alors que celui des banques traditionnelles est nul puisqu’elles récupèrent les enfants de leurs clients. Pour attirer plus facilement des clients à eux, ces banques œuvrent pour fédérer une communauté autour de leur marque sur les réseaux sociaux grâce à des campagnes d’influence sur Instagram, Snapchat ou encore des politiques de parainnage.
👉 D’autre part, les néobanques pour ados ne peuvent pas proposer une large palette de produits financiers comme le crédit puisqu’elles ne disposent pas du statut d’établissement bancaire.
Vybe a décidé de se rémunérer autrement. Chez Vybe tous les services nécessaires sont gratuits que ce soit l’application, la carte ou les avantages. Toutefois, la banque se rémunère grâce aux 4000 marques partenaires qui permettent à ses clients d’obtenir des avantages et réductions. Une piste qui pourrait mener vers la rentabilité ?
En tout cas, le chemin vers la rentabilité passe à la fois par la recherche d’un business model viable sur le long terme et la baisse du coût d’acquisition. À ce jour, les néobanques perdent 30 euros par client en moyenne.
Lutter contre le manque d’éducation financière des adolescents
Pour intéresser réellement les parents, les néobanques ont tout intérêt à miser sur le contenu éducatif. Xaalys par exemple propose du contenu pédagogique sur la finance en partenariat avec le portail “La Finance pour tous”. Le fait d’avoir des quizz, des vidéos, des jeux, etc permet aux jeunes d’apprendre comment gérer leur argent de poche dans des situations concrètes sans qu’ils aient l’impression d’être dans une salle de classe.
Cibler les jeunes ou leurs parents
Cibler les adolescents plutôt les parents (qui payent) avec une communication ficelée et une application adaptée à leurs besoins et leurs attentes permet sans nul doute d’attirer plus de jeunes. Mais s’adresser aux parents directement c’est aussi les rassurer sur l’utilité et la sécurité de ces néobanques, c’est devenir un tiers de confiance dans la gestion de l’argent de poche et de l’éducation financière de leurs enfants. Quel parti-pris choisir ?
Que vont devenir les comptes une fois que les ados deviendront adultes ?
Une fois majeurs, que faire de ses utilisateurs ? Les banques mobiles comme Boursorama ou Revolut proposent des offres pour adolescents pour mieux les fidéliser une fois adultes. Pour les néobanques, c’est un peu plus compliqué. Elles peuvent tenter de fidéliser leurs clients au délà de 18ans. C’est la stratégie de Kard qui compte faire évoluer son application en offrant des produits financiers adaptés aux jeunes adultes comme des assurances voyages, des offres de micro crédit… Elle peuvent également tenter de réorienter leurs clients majeurs vers d’autres banques. Pour l’instant, ces néobanques existent depuis trop peu de temps et il n’y a pas de données réelles sur la trajectoire de leurs utilisateurs une fois majeurs.
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Merci à François, Mathieu et Frédéric pour la relecture !
À dans deux semaines !
Ghita