Bonjour à tous, je suis Ghita, étudiante à l’ENS. C’est durant mes stages en startups et en VC que j’ai eu envie de créer First-time Founders, un média qui décrypte les dernières tendances dans la tech, le monde du VC et l’entrepreneuriat.
Bonjour à tous !
Je suis Ghita et bienvenue dans la troisième édition de la newsletter First-time Founders, le média qui démocratise l’entrepreneuriat et la tech.
Deux fois par mois, je propose à mes lecteurs une immersion au sein de l’écosystème tech et entrepreneurial avec des analyses sectorielles, des focus métiers, des réflexions autour de l’entrepreneuriat et bien plus encore.
Au programme cette semaine :
🎤L’épisode 11 de First-time Founders avec Lauren Dannay, cofondatrice et COO de Whoomies, la première application dédiée à la recherche de logement partagé et de matching entre colocataires
🎙️Mon premier podcast au micro de Gaëlle Koutou pour Radio Rosa
📰Les actualités de la French Tech avec Ynsect, Blissim et Sendinblue
👩💻Un deep dive autour de l’entrepreneuriat féminin avec :
Un état des lieux chiffré des levées de fonds féminines
Les facteurs qui expliquent la faible représentation des femmes dans l’écosystème tech
Les solutions mises en œuvre pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin
First-time Founders : L’épisode 11 est disponible !
Pour cet épisode, j’ai le plaisir d’accueillir Lauren Dannay, la COO et cofondatrice de Whoomies.
Whoomies est la première application dédiée à la recherche de logement partagé et de matching entre colocataires.
Lauren est revenue sur les prémisses et les premiers mois de Whoomies, son ancienne vie en banque privée chez Natixis Wealth Management, l'importance de s'entourer de personnes bienveillantes pour se lancer, de constituer une bonne team pour avancer et des femmes dans l’entrepreneuriat
Mon premier podcast 🎉
Pour mon premier podcast, j’ai eu la chance d’être interviewée par Gaëlle Koutou, la créatrice du média féministe Rosa, que j’ai eu la chance de rencontrer à Goldup. L’occasion pour moi de revenir sur mon parcours : de ma vie au Maroc à mes expériences en VC en passant par ma prépa, mon école et la création de First-time Founders.
Merci pour cet échange Gaëlle ❤️
Je vous laisse découvrir le podcast juste ici 👇
What’s up French Tech ?
Une série C à 315 millions d’euros pour Ynsect : La start-up française spécialiste des protéines d'insectes pour l'alimentation animale a annoncé une expansion de son tour de table en série C de plus de 190 millions d’euros pour un montant total de 315 millions d’euros. Cette récente levée permettra d’embaucher plusieurs centaines de collaborateurs·rices mais surtout de finaliser les travaux de sa seconde usine et lancer sa production début 2022.
Birchbox devient Blissim : Birchbox France redevient indépendante et s’appelle désormais Blissim. Fondée en 2011, la jeune pousse avait été rachetée par l’américain Birchbox un an plus tard. Au début de l’année 2020, elle a été rachetée par deux de ses fondateurs pour mieux s’adapter aux spécificités du marché tricolore. Le groupe Birchbox a donné 18 mois à son ancienne branche française pour se renommer mais il ne leur en a fallu que 8.
Sendinblue lève 140 millions d’euros : Le spécialiste du marketing digital Sendinblue officialise ce 1er octobre une nouvelle levée de fonds de 140 millions d'euros auprès de Bridgepoint Development Capital, Bpifrance et du fonds Partech Growth. Ce tour de table devrait permettre à l’entreprise de renforcer les investissement dédiés à l’innovation auxquels 50% des effectifs sont dédiés et de se déployer plus rapidement à l’international.
Être femme, un obstacle à la levée de fonds?
En 2015, la part de femmes créatrices d'entreprise en France s'établit à 38 % et ce chiffre est en progression constante depuis quelques années. Mais quand on parle de startups, les femmes ne représentent que 9 à 12,4 % des dirigeants en France. Si des progrès ont été faits en matière de diversité, les femmes restent largement sous-représentées dans l’écosystème tech/entrepreneuriat et notamment en termes de levées de fonds. En effet, en Europe, selon le rapport Atomico, seulement 8 % des fonds investis iraient aux équipes féminines. De plus, les entreprises fondées par des femmes sont 27% moins susceptibles de lever des fonds.
Comment peut-on expliquer ces différences entre les hommes et les femmes en termes de levées de fonds ? Être une femme, est-ce un obstacle dans la recherche de financements ?
Un état des lieux chiffré des levées féminines
Les chiffres montrent qu’il est plus difficile pour les femmes de convaincre les banquiers et les investisseurs et de lever des fonds :
Elles sont 4,3 % à se voir refuser un crédit contre seulement 2,3 % pour les hommes selon une étude OpinionWay pour la fondation Entreprendre et Axa
Les startups fondées par des femmes n'ont levé que 2 % de l’ensemble des fonds depuis 2008 alors qu'elles représentent plus de 5 % du nombre total des startups, selon le baromètre Sista-BCG
La levée de fonds moyenne pour une startup dirigée par une femme est de 3,1 million d’euros, contre le double (6 million d’euros) pour les startups créées par des hommes selon le baromètre Starther-KPMG
En cherchant des informations sur ce sujet, je me suis interrogée sur la part des entreprises fondées ou cofondées par des femmes au sein des portefeuilles des principaux fonds de VC français. J’ai décidé donc de mener ma propre étude et les résultats sont édifiants.
Disclaimer : Cette étude a été menée sur 22 fonds de VC parisiens (et leurs 822 participations) : 360 Capital Partners, Alterequity, Alven, Breega, Blackfin, Caphorn, Citizen Capital, Daphni, Elaia, Eurazeo growth, Frst, Gaia Capital Partners, IdInvest, Iris Capital, Isai, Kerala, Korelya, Partech, Newfund, Serena, Ventech, Xange. Elle ne prétend pas représenter la réalité de tous les fonds d’investissement en France.
Près de 20% de l’échantillon n’a jamais investi dans une startup fondée par une équipe féminine ou mixte.
Le portefeuille de près de la moitié des fonds de l’échantillon est composé de 10 à 15% d’entreprises fondées par des équipes féminines ou mixtes.
2 fonds (les deux seuls fonds d’impact de la liste : Citizen Capital et AlterEquity) affichent des résultats assez encourageants avec près de 1/3 de leurs participations fondées par des équipes féminines ou mixtes.
En somme, les entreprises fondées ou cofondées par femmes représentent 11,44% de l’ensemble des participations de ces 22 fonds.
Comment peut-on expliquer ces différences entre les hommes et les femmes en termes de levées de fonds ?
De nombreux facteurs peuvent expliquer ce phénomène :
L’une des explications les plus simples de ce phénomène est que les femmes entreprennent beaucoup moins que les hommes. La société favorise moins l’entrepreneuriat chez les femmes. Les freins sont nombreux et souvent inconscients. Ils remontent le plus souvent à l’enfance où l’on apprend aux petites filles à être sages et dociles alors qu’on donne beaucoup plus la possibilité aux petits garçons de prendre la parole, d’exercer des activités sportives où il y a une prise de risque, des qualités nécessaires à tout entrepreneur. Ce phénomène se poursuit à l’adolescence où l’on encourage moins les femmes à poursuivre des études scientifiques. Aujourd’hui, les femmes représentent moins d’un tiers des effectifs des écoles d’ingénieurs alors même qu’une très grande partie des entrepreneurs sont issus de ces mêmes écoles.
Les femmes sont moins nombreuses à demander des financements. En 2015, elles n’étaient que 15 % à lever des fonds dans l’industrie du numérique. Selon Starther, un collectif bénévole visant à promouvoir l’entrepreneuriat féminin, 59 % des entreprises créées par des femmes dans la tech en 2017 se situent dans le secteur de l’e-commerce et des e-services. Ce type d’entreprise n’a généralement besoin que de peu de financement ce qui pourrait donc expliquer en partie pourquoi les femmes sont moins nombreuses à lever des fonds.
L’inclusion chez les investisseurs n’est pas naturelle. Dans son article "How gender biases drive venture capital decision-making: exploring the gender funding gap", Lakshmi Balachandra montre que les investisseurs possèdent une image mentale bien particulière de l’entrepreneur à succès : "Un jeune garçon, blanc, très sûr de lui, qui a le sens du contact”. La chercheuse a notamment montré que les investisseurs ne discriminent pas le type de projet ou d’activité mais bien le sexe de la personne en tant qu’entrepreneur. D’autant plus que de nombreux clichés continuent de coller à la peau de l’entrepreneuriat féminin. On pourrait notamment évoquer le cliché selon lequel les femmes ne seraient pas en mesure de concilier vie professionnelle et familiale ou encore celui selon lequel les femmes auraient un management plus participatif que les hommes. En ce qui concerne le premier cliché, un sondage CSA pour KPMG d’avril 2015 avance que concilier vie professionnelle et personnelle constitue le premier obstacle pour 19 % des 400 dirigeantes interrogées. Mais ce chiffre est à nuancer puisque les hommes l’évoquent également pour 16 % d’entre eux. Pour ce qui est du deuxième cliché, le débat en France concernant les qualités managériales qu’il faut considérer comme féminines ou masculines n’est pas tranché.
Les femmes sont faiblement représentées dans le VC. En France 86 % des partners sont des hommes. Dans un univers risqué comme le VC, un investisseur prend des décisions qu’il essaye de rationaliser au maximum et inconsciemment, l’être humain se sent toujours plus en confiance avec quelqu'un qui lui ressemble. Paul Gompers, chercheur à Harvard, a montré dans son étude “The Other Diversity Dividend” publié en 2018 que la diversité est bénéfique et améliore de manière significative le track record des fonds. Les fonds d’investissement qui « ont augmenté leur proportion de femmes partners de 10 % ont vu, en moyenne, une hausse d’1,5 % du rendement global du fonds chaque année et ont enregistré 9,7 % de sorties profitables supplémentaires ».
Comment peut-on promouvoir l’entrepreneuriat féminin ?
De nombreuses initiatives ont été mises en place pour encourager les femmes à entreprendre :
👉Des formations, comme Goldup notamment, sont lancées pour encourager les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat. Goldup est un programme créé par The Family pour accompagner les femmes dans la création de leur boutique en ligne et la réalisation de leurs premières ventes. J’ai eu la chance de faire partie de la deuxième promotion de cette formation. Je vous raconte mon expérience juste ici. Si vous souhaitez vous inscrire, n’hésitez pas à me contacter par mail à ghita_elhajji@yahoo.fr. Je peux vous faire bénéficier d’une réduction.
👉Les entrepreneures sont de plus en plus mises en valeur dans les médias ce qui contribue à la création de role models auxquels peuvent s’identifier un grand nombre de femmes qui souhaitent entreprendre. First-time Founders s’inscrit également dans cette démarche. Je m’attache à interviewer le plus de femmes possibles comme Anahi Nguyen, Kahina Benhebri ou encore Louiza Hacene pour montrer que les femmes sont tout autant capables que les hommes d’entreprendre et de changer le monde.
👉Des collectifs comme Sista sont également créés pour “engager la prise de conscience du monde de l’investissement”. L’objectif de Sista est d’atteindre 25 % de startups financées en 2025 fondées ou cofondées par des femmes, 30 % en 2030, 50 % en 2050. Pour autant cela peut-il suffire à faire bouger les lignes ?
Le véritable changement à opérer est selon moi celui des mentalités, qui est bien plus difficile à obtenir. Le problème n’est pas la femme mais la conception de son rôle au sein de son travail mais aussi dans la société en général. Nous avons tous un rôle à jouer si l’on veut voir les choses évoluer !
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Merci à Maxime pour la relecture !
À dans deux semaines !
Ghita